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Les monnaies, instruments d’échange ou marchandises

Sommaire

Les monnaies ayant cours ne sont pas des marchandises.

 

1. Une monnaie ayant cours est un instrument qui a pour utilité d’être accepté en échange d’une marchandise et, plus généralement, en paiement.

 

La valeur d’usage des monnaies ayant cours est réduite au fait qu’elles ont une valeur d’échange et, plus largement, un pouvoir libératoire. Beaucoup de transferts de pouvoir d’achat sont effectués, et souvent ne peuvent l’être, que de façon monétaire.

 

2. Les utilités des marchandises ne sont pas réduites au fait qu’elles ont une valeur d’échange.

 

Les utilités des monnaies ayant cours sont, elles, réduites au fait qu’elles ont une valeur libératoire et qu’elles peuvent être changées contre d’autres monnaies ayant cours.

 

3. L’utilité d’une monnaie ayant cours tient au fait qu’elle n’est pas une marchandise.

 

Une liasse de billets de banque est transformable en marchandise si on la met sous-verre et dans un cadre, ces billets, puisque l’on vend l’objet ainsi fabriqué. Si cette œuvre trouve acquéreur au prix demandé et si ce prix est réglé en monnaie, alors cette dernière est employée comme un instrument, qui n’est pas une marchandise, puisque son utilité ou valeur d’usage, réside entièrement dans sa valeur d’échange.

 

4. Des billets, des pièces et d’autres instruments de paiement qui n’ont plus cours deviennent des marchandises quand ils sont mis en vente auprès de collectionneurs.

 

Une conception de l’économie qui admet que les monnaies ayant cours sont des marchandises comme les autres, ou presque comme les autres, repose sur la transformation inachevée de la notion de marchandise en un concept proprement dit.

 

5. Dans le Vocabulaire économique cité en argumentation de la proposition précédente, il n’y a pas d’entrée « Marchandise ».

 

Dans l’index de chacun des deux tomes de l’Économie politique de Raymond Barre, il n’y a également pas d’entrée au mot « Marchandise ». Dans le Dictionnaire économique et financier publié par Le Seuil, il en va de même. Etc., etc., etc. C’est à croire, contre toute évidence, que les échanges économiques n’ont pas en propre d’avoir pour termes ou bien une marchandise et une quantité de monnaie, ou bien deux marchandises en cas de troc. C’est aussi à croire qu’il n’y a pas de nécessité logique à utiliser en science économique, dans le même sens, les expressions « échange marchand », « échange de marchandise », « échange économique », faute de quoi une vraie définition de l’objet de cette science est inarticulable.